la levure sauvage a écrit :
si chaque biere bio est faite avec des houblons conventionels en derogation les producteurs de houblons ne passerons jamais en bio.
alors un peu d'effort et d'engagement!!!!
C'est pas simple de passer la production de houblon en bio si on veut des rendements à peu près corrects et surtout pas trop d'à-coups d'approvisionnement pour causes de mauvaises récoltes. La raison pour laquelle les houblons bio allemands sont en majeure partie des variétés relativement nouvelles comme le Saphir tient généralement au fait que ces dernières sont le résultats de sélections et de croisements (en non par manipulation génétique) favorisant la résistance aux maladies et aux parasites.
(ce que je comprends moins, c'est les Nord-Américains, avec leur climat plus favorable, moins humide, sur la côte ouest, qui continuent à pesticider à tout va...)
Gwenaël a écrit :
Il est vrai aussi que le bio attise les convoitises quand on voit le marché qui s'élargit de mois en mois. Et on voit des choses qui perdent le bon sens que devrait apporter le bio. Après, faut aussi se poser des questions sur le consommateur qui achète le bio en grande distrib'... D'un côté, des producteurs sans conviction, de l'autre des consommateurs qui ne se posent pas de questions. Tout va bien.
Le bio en grande surface ? Ben connement, il a l'avantage de contenir moins d'arômes, d'additifs et d'agents conservateurs, et c'est souvent la raison pour laquelle même des consommateurs qui se posent des questions se rabattent dessus comme étant un moindre mal. Un autre point - du moins ici en Suisse - c'est que si c'est labellisé bio, il y a indication de la provenance des matières premières et du producteur (enfin, du détenteur de licence). C'est con, mais ça joue aussi...
Gwenaël a écrit :
J'essaie régulièrement tous les houblons bio que je peux trouver (Saphir et Opal dernièrement) mais ils n'arrivent à la hauteur d'un simple cascade, qu'il est impossible de trouver en bio.
La Cophoudal ne prévoit pas du tout d'en faire et après avoir contacter la ferme brasserie Beck, l'agriculteur évoquait ses doutes quant à la production de houblon bio, étant donné que ça chope tout ce qui est possible de choper... Peut être en Nlle Zélande et leurs terres protégées ? Mais ces variétés sont tjs en rupture chez Faram.
Les Néo-Zélandais font bel et bien du Cascade certifié "organic"... mais il faut effectivement trouver un canal de livraison fiable. Quant au bon sens de faire faire 20'000 bornes à un produit bio...
Le "ça chope tout ce qu'il est possible de choper", c'est AMHA un peu court... les Allemands y arrivent bien, de leur côté, y compris dans des bastions traditionalistes comme le Hallertau. Si c'est pour faire du Strisselspalt, c'est clair que c'est pas gagné, mais justement, les différentes variétés ont leurs caractéristiques propres en matière de résistance aux maladies et aux parasites, les variétés récentes étant en général bien cotées de ce côté-là. Le Cascade, par exemple, tient apparemment bien le coup face au mildiou et à la pourriture grise (mais moins bien face aux parasites).
Gwenaël a écrit : Bref, tout n'est pas, ou tout noir, ou tout blanc.
A donf. Derrière l'idée de base du bio, dont le bien fondé est évident, il y a la réalité économique avec laquelle il faut composer un minimum pour simplement tenir la distance.
Et il ne faut pas perdre de vue qu'entre le conventionnel et le bio, il y a des niveaux intermédiaires comme la production intégrée qui ont relativement peu d'impact à la mise en œuvre, mais un impact appréciable en termes de réduction des traitements chimiques (et donc sur la santé des producteurs).
Toutes les opinions se valent, mais certaines ont un budget marketing annuel de 100 millions d'Euros derrière elles. (Tim Webb)