@Jinac :
- la théorie : oui avec modération
- la pratique : non sans modération
Parce que :
- il faut être certain que l'abonnement suive (si tu as 9 kW d'abo, faut pas ouvrir le frigo pendant que ça chauffe. Les linky sont un peu trop précis...)
- à la fin de la chauffe, tes prises auront tellement chauffées qu'il n'est pas sur que tu puisses les débrancher.
- tes disjoncteurs ne doivent pas être "classiques" si tu es un pro. Le niveau de coupure sur des produits habitat est trop bas. Chacun fait ce qu'il veut ceci dit.
- 16 A : non. 20 A mini. Il faut savoir qu'en France, la tension "normale" c'est 230 V, avec une marge de -10%/+7%, donc entre 207 et 246 V. On est plus souvent en dessous qu'au dessus. Donc pour 3 kW, tu es déjà pas loin de 16 A. Prévoir un espace libre de chaque coté du disjoncteur (le calibre c'est "en pointe", pas en continu sur 8 heures)
- Tes 3 ou 4 disjoncteurs sont protégés par un interdiff. Il faut dans ton cas que les disjoncteurs soient répartis sur au moins 2 interdiff. La raison est assez basique : quand un interdiff est calibré "40 A", cela signifie qu'il peut encaisser 40 A tout en assurant son rôle. A 45 A, un interdiff
ne disjoncte pas, il surchauffe et accessoirement il crame.
[mode j-étale-ma-science]
Petit mémo simplifié :
- interrupteur = coupure simple (comme un inter mural). On / Off. Le courant mentionné dessus c'est le courant max auquel l'appareil peut fonctionner "sans problème". Accessoirement : l'écart entre les lames internes est tel qu'au dessus du courant assigné (40A par exemple), il n'est pas garanti que l'ouverture du contact coupe le jus, un arc peut subsister (voir dernier paragraphe). D'où le terme "interrupteur différentiel" et pas "disjoncteur différentiel".
- disjoncteur = coupure sur sur-intensité. Tu dépasses le courant mentionné dessus = il coupe
- différentiel = coupure sur différence entre le courant "qui entre" et le courant qui "sort". S'il y a une différence, c'est potentiellement que le delta passe par tes orteils
Alors il coupe dans ce cas
et dans ce cas uniquement
- Inter-diff : cumule la fonction diff avec la fonction coupure. La disjonction est assurée par les disjoncteurs en aval.
- Disjoncteur diff : cumule la fonction diff avec la fonction disjonction. Rare en habitat.
Un bloc différentiel, c'est une sorte de compromis : on ajoute une fonction différentielle un un disjoncteur. Un bloc diff encaisse un courant très supérieur à un inter/disj diff (jusqu'à 125A). Ils se reconnaissent aisément : s'ils ressemblent à un différentiel "classique", ils sont par contre monté à droite du disjoncteur associé. Un bloc diff protège directement un appareil.
Pourvoir de coupure :
Sur chaque disjoncteur, vous pouvez voir un nombre encadré. Les valeurs courantes sont 3000, 4500, 6000 et 10000. Si pas de mention, c'est 3000.
Ce chiffre représente grosso modo l'intensité de l'arc électrique que les contacts peuvent encaisser à la coupure. Sur de l'habitat c'est du 3000. Sur du tertiaire "bureau" on passe à du 4500. Dès qu'il y a des machines, beaucoup d'éclairage avec transfo, etc, on grimpe.
Ces chiffres (qui sont en ampères) peuvent sembler énormes, mais avec des bobinages ou des batteries de condos qui se déchargent, on y arrive très vite. Pour simplifier encore un peu, l'arc qui se forme est l'inverse de celui d'un taser. Le taser, c'est haut voltage, faible intensité. Dans un disjoncteur, c'est l'inverse : faible tension (230/400/600 V) mais très fort courant. La tension (le taser) ça chatouille. Le courant ça fait fondre le métal, ça soude, ça tue
(nota : ceux qui en doutent, sachez qu'on peut souder du métal —par point— avec juste un jeu de piles pour jouet)
Je m'arrête là, sinon je vais attaquer sur les "courbes" de disjonction (B, C, D).
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PM, tartine au beurre salé