bellebouche a écrit : ↑19 oct. 2022 8:18
il est donc bon de l'utiliser au stade de la conception
...
Proverbe de menuisier : "mesures 3 fois, coupe une fois"...
Aucune installation ne peut être totalement exempte d'erreurs, mais plus on réfléchit en amont jusqu'au moindre détail, plus la réalisation est efficiente et les erreurs sont limitées.
Quand on fait un schéma, on peut gommer et corriger les erreurs.
Quand on manipule l'énergie, il est très difficile ou couteux de corriger en aval.
Or l'énergie ne se voit pas. Ce n'est pas comme une vanne trop petite, un piquage mal positionné. C'est quelque chose qu'on retrouve à la fois partout et nulle part.
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Allez, cette fois ci, je vous parle de vos pompes :
- règle de base : si je peux me passer de pompe... je me passe de pompe. C'est autant d'énergie et de matière qui ne seront pas gaspillées
(edit : et comme le fait remarquer Macpo, vous n'aurez pas à vous baffrer le looooong texte qui suit)
- tout le monde fait l'erreur de raccorder sur ses pompes un tuyau au même diamètre que celui de la pompe, avec souvent des tuyaux d'assez grandes longueurs
- en général, ça marche. Plus ou moins bien, mais ça marche
- dès qu'on a un peu de longueur et/ou quelques coudes, on voit très vite le débit qui chute drastiquement, bien que la pompe tourne comme une folle (pour rappel, dans ce cas, il n'y a pas que la pompe qui tourne : votre compteur électrique aussi)
- le réflexe (quasi pavlovien à ce niveau) consiste pour 95% des gens à ... racheter une pompe plus grosse, plus puissante, plus .... pompe/ compteur/toussa....
Mauvaise pioche !
Au niveau débit, oui vous allez certainement résoudre UN problème.
Au niveau énergétique, c'est n'importe quoi (j'insiste : faire cela c'est faire de la grosse m*rde. C'est soigner un symptôme sans traiter la maladie, ou cacher la poussière sous le tapis)
Ce qu'il faut faire AVANT de choisir une pompe (j'en ai déjà parlé mainte fois, mais autant remplacer les urinoirs de l'OktoberFest par des stradivarius
) :
- Réduire au maximum ses longueurs de conduites
- Limiter au maximum les accidents de parcours (vannes, raccords, manchons, coudes, etc). Faire un collecteur/répartiteur avec des tés et des manchons, c'est mal. On prend une nourrice, c'est fait pour, ça ne contient pas de variation de section. Les coudes, c'est en "grand rayon".
- Quand il y a besoin de réduction, prendre la pièce adaptée. Car non, la perte de charge produite par 2 réductions consécutives pour faire varier le diamètre de 2 tailles n'est pas la même que celle d'une réduction unique (la pdc par exemple pour faire 1" > 3/4" > 1/2" est presque 2 fois celle provoquée par une réduction 1" > 1/2")
- les pertes de charges (pdc) ça se calcule bordel
Et on ne sélectionne sa pompe que APRES le calcul*
- GROS, TOUJOURS GROS : plus votre tuyauterie aura un diamètre important, plus la perte de charge sera basse. Alors il ne s'agit pas de passer un pipeline en 2000 mm si on a besoin que de 3/4, mais faites juste l'expérience d'utiliser un 1" (autrement dit : qui peut le plus peut le moins)
- Corollaire du point précédent : on reste au plus gros diamètre le plus longtemps possible. Exemple. Le piquage sur la cuve est en 3/4. La sortie de pompe est en 1/2. On ne prend pas un tube de 1/2 mais un tube en 3/4 et on rétreint AU PLUS PRÈS de la pompe
- Je reviens sur les "accidents de parcours" : un tube RIGIDE est moins déperditif qu'un tube souple. Et comme le tube rigide inox est plus cher que le silicone, pas de doute que vous irez au plus court
- Plus le liquide est visqueux, plus il va demander de l'énergie pour être déplacé. Il est moins énergivore de déplacer de l'eau que du moût, de déplacer un moût chaud qu'un moût froid, etc. Pour économiser de l'énergie, organisez votre setup/méthode en conséquence.
Pour les calculs de pdc : il y a plein d'abaques sur internet selon les matériaux que vous utilisez, ce n'est pas très dur (parfois long, mais avec de la méthode il n'y a rien de plus compliqué que de savoir utiliser l'addition et la multiplication). Attention, la viscosité joue (la plupart des abaques sont données pour de l'eau, et pour citer Pompix "le gras ça frotte mon pote"...) !
Une installation hydrauliquement bien conçue, c'est 10 à 20% d'énergie en moins pour les transferts. Sachiez le
Mode de pose d'une pompe :
- de préférence en dessous de la cuve. On gagne en fiabilité de purge d'air ce qu'on perd en hauteur manométrique supplémentaire
- TOUJOURS avec l'axe du moteur à l'horizontal. Incliné de 1°, ce n'est pas horizontal...
- JAMAIS (mais alors jamais jamais jamais) le moteur en position haute avec l'axe vertical
- Si vous devez poser votre pompe "moteur en bas", votre installation est mal conçue. Si vous posez votre pompe "moteur sur le dessus", il n'y a pas que l'install qui est mal conçue
*méthodologie pour la sélection EFFICIENTE d'une pompe :
- 1 : on optimise son réseau (simplification, rigidification, etc)
- 2 : on détermine le débit dont on a besoin (non, une pompe 8 m³/h qd on a besoin au max de 2 m³/h, ce n'est pas bien. Mettre une vanne en sortie de pompe, c'est mal aussi, fallait sélectionner une pompe moins grosse)
- 3 : on calcule ses pertes de charges (qui dépend en partie du débit, d'où §2 avant §3)
- 4 : on détermine sa hauteur manométrique d'installation (la différence d'altitude entre la position de la pompe et le point le plus haut du fluide)
- 5 : on additionne §3 et §4
- 6 : on se procure les courbes des pompes. Ces courbes figurent sur un graphique ayant généralement en abscisse le débit, et en ordonnée une "pression" donnée en mètre (c'est en réalité une hauteur manométrique, c'est à dire la pression exercée par une colonne d'eau de même hauteur)
- 7 : on reporte sur le graphique nos deux valeurs obtenues §4 et §5 dont l'intersection nous donne un point
- 8 : on a alors 2 cas :
-- 8.1 : notre point est SOUS la courbe. Joie et félicité, cette pompe est adaptée, vous pouvez sortir la CB
-- 8.2 : le point est SUR ou AU DESSUS de la courbe. Horreur et malheur, le modèle n'est pas adapté
Le point,
dans l'idéal, devrait se trouver aux ~3/4 de la courbe pour se garder une petite marge de manoeuvre.
Pour plus explicite (ou pas) :
- la droite horizontale définissant votre hauteur manométrique devrait couper la courbe du circulateur pour un débit de 1.25 à 1.33 fois le débit que vous souhaitez.
- la droite verticale définissant votre débit théorique devrait couper la courbe pour une hauteur manométrique de 1.25 à 1.33 fois la hauteur manométrique de votre installation
Cf image jointe (pompe inox de bouclage sanitaire) :
- en bleu les droites correspondant à mes critères. J'ai besoin de 400 litres/h et ma pdc est de 0.7 mCE
- premier constat (point vert) : je suis sur/au dessus de la courbe UP20-14. Ce modèle n'est pas adapté. Le UP 15-14 l'est.
- second constat (point jaune) : pour une perte de charge de 0.7 mCE, la pompe peut assurer 550 litres/h → 550/400 = 1.375. C'est un peu supérieur au 1.33, mais ce n'est pas mal.
- troisième constat (point rouge) : pour un débit de 400 l/h, ma pompe peut vaincre 0.87 mCE → 0.87 / 0.7 = 1.243. Parfait.
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Je choisis de ne pas parler des aubes des pompes alors que la majorité de l'efficience des celles-ci est directement dépendante de ce paramètre auquel nous n'avons pas d'autre choix que de subir celui fait par le fabricant. Je me contenterai de résumer comme cela : les rotors à aubes en "étoiles" des pompes axiales, énergétiquement, CDLM
Edit : désolé pour le pavé